Un des maîtres du cinéma mondial vient de disparaître : le Japonais Imamura était un cinéaste limpide, doublement palmé à Cannes pour "La Ballade de Narayama" et "L'Anguille".

Après une parenthèse de documentaires pour la télévision, Shohei Imamura avait réussi, dans la deuxième partie de sa carrière, les fictions cinématographiques de la fin des années soixante-dix, à tourner relativement régulièrement...

Shohei Imamura, cinéaste très "physique", semble posséder des ressources d'énergie inépuisables. Quelques mois après "L'Anguille", film magnifique, mystérieux et fascinant, il nous propose "Kanzo Sensei" où l'énigme d'un personnage, son métier (la médecine), croise l'étrangeté d'une situation historique, celle de la défaite programmée du Japon...

Le grand cinéaste japonais est mort le 29 mai 2006. Il avait 79 ans.

Shohei Imamura, qui est un pudique, aura attendu l'âge de 72 ans pour nous livrer dans un film un aspect important de sa biographie personnelle.

Alors que la Cinémathèque française vient de programmer une rétrospective consacré à l'oeuvre de Shohei Imamura, celui-ci continue de nous émerveiller par ses audaces et son inventivité visuelles, comme le prouve son nouveau film "De l'eau tiède sous un pont rouge", découvert lors du dernier festival de Cannes.

Comme dans "L'Histoire du Japon d'après-guerre racontée par une hôtesse de bar", comme dans "L'Evaporation d'un homme", comme aussi dans le stupéfiant "Cochons et Cuirassés", Imamura utilise la destinée d'un personnage comme métaphore de l'histoire de son pays. On suivra donc toutes les étapes de la vie de Tome, de sa naissance à sa mort.