Rencontre avec Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, après l'affaire des minarets en Suisse.

A en croire une série de best-sellers parus récemment aux Etats-Unis, le Vieux Continent, en crise d'identité, est en passe d'être submergé par sa population musulmane. Une théorie simpliste, réplique l'essayiste Pankaj Mishra.

L'intégration des musulmans en Europe fait débat. Aussi éphémères que soient les ″affaires″ ou les concepts sur lesquels se cristallisent à intervalle régulier les débats, ces feux de paille n'en expriment pas moins une sorte d'angoisse diffuse face à cette altérité que semblent représenter, pour nombre de citoyens européens, l'islam et les musulmans.

Financement des lieux de culte, formation des imams... Il semble urgent de doter les musulmans de structures représentatives. Problème : que ce soit à Paris, Berlin, Londres, Rome ou Madrid, chacun voit midi à la porte de sa mosquée.

Bien connu des analystes et des chercheurs sur la Turquie, le mouvement socio-religieux turc de Fethullah Gülen, jusqu'ici très discret, est apparu au grand jour récemment. En effet, depuis décembre 2013, les médias se font l'écho de la guerre fratricide qui l'oppose à son allié d'hier, le gouvernement néo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan.

Pendant deux jours, au coeur de la Bourgogne, s'est tenu un colloque sur la place de l'islam en Europe. Les Entretiens d'Auxerre ont ainsi permis de faire dialoguer des sociologues, des philosophes, des juristes et des acteurs de la société civile.

Au fil des années, une stigmatisation de l'islam et de ses pratiquants (réels ou supposés) s'est opérée, en France et en Europe. Quelle place est faite aux musulmans dans l'espace public ?

Dans ce numéro de mars-avril 2013 que Futuribles consacre très largement à l'impact social et politique des religions, Franck Frégosi étudie la place de l'islam dans les sociétés européennes.