Pendant des années, une diplomatie intelligente a pu maintenir un statu quo religieux dans la Ville sainte. Aujourd'hui, les manoeuvres politiciennes d'une droite instable attisent l'ire des musulmans.

La droite et la gauche réclamaient une barrière de séparation avec les Palestiniens. Depuis sa construction, les Israéliens sont pourtant devenus plus angoissés, xénophobes et isolationnistes.

En ne prêtant aucune attention aux critiques, le gouvernement pousse les Etats-Unis et l'Europe à se dresser contre sa politique.

Comparer l'Etat hébreu à l'Allemagne nazie était jusque-là l'oeuvre des milieux antisionistes. En reprenant cette image, Yaïr Golan, des unités d'élite de Tsahal, a provoqué une polémique. Cet éditorialiste lui donne pourtant raison.

Obama quitte la scène internationale en dénonçant la colonisation à quelques semaines de la conférence de Paris. Pour Yossi Beilin, la paix est encore possible.

Israël s'enorgueillit d'être la seule démocratie du Proche-Orient et celle-ci est bien vivante. Le gouvernement de Binyamin Netanyahou prend pourtant des iniciatives qui vont toutes dans le même sens : restreindre les libertés. Mais ce populisme à l'israélienne, qui vise aussi les Arabes israéliens, se heurte à la résistance de personnalités et de larges segments de l'opinion publique.

En reconnaissant Jérusalem comme capitale d'Israël, Donald Trump a offert une victoire diplomatique incontestable à Israël. Mais la décision du président américain n'est pas sans conséquences : elle alimente la colère de la rue palestinienne, et prépare peut-être une nouvelle Intifada.

La droite israélienne devrait très probablement enregistrer un nouveau succès aux élections prévues en 2019, avec un agenda politique marqué par les tensions régionales, la corruption, les inégalités, et l'ethnocentrisme qui encouragent un glissement progressif vers le populisme.

Pour le gouvernement israélien, relancer la colonisation juive à Jérusalem-Est est-il plus important, à l'heure de la menace iranienne, que l'appui vital de l'allié américain ?

Dans une décision historique, les Etats-Unis ont eu raison de ne pas mettre leur veto à la résolution de l'ONU condamnant la colonisation : Nétanyahou dessert à terme les intérêts de l'Etat hébreu.

A la veille des élections, le Premier ministre, en campagne électorale, n'a apporté à son pays ni la paix ni la sécurité et s'est brouillé avec les Etats-Unis, l'allié indéfectible d'Israël.