Depuis le 10 juin 2001, l'Italie est gouvernée par le gouvernement le plus conservateur de l'après-guerre. A sa tête, un personnage controversé, Silvio Berlusconi, lui aussi atypique au sein de la classe politique européenne, puisque, indépendamment de ses ennuis judiciaires, son empire médiatique et publicitaire l'aurait empêché de cumuler ses activité avec des mandats électifs dans les autres démoraties de l'Union européenne.

Un an après les élections législatives qui avait vu la victoire de Silvio Berlusconi à la tête d'un attelage inédit composé de son parti-entreprise Forza Italia, des anciens néo-fascistes d'Alliance Nationale et des ultra-régionalistes lombards de la Ligue du Nord d'Umberto Bossi, l'Europe commence à s'habituer à ces partenaires inédits.

Politologue de réputation mondiale, le Florentin Giovanni Sartori, auteur de nombreux ouvrages sur le système démocratique, explique les raisons du retour du Cavaliere. Ce dernier, explique-t-il, pourrait se servir de sa victoire électorale pour éliminer, un à un, tous les contre-pouvoirs.

On avait cru le Cavaliere assagi, attelé à sa tâche pour redresser le pays. Le voici qui vitupère les juges et mobilise l'Etat afin de se sortir de ses ennuis judiciaires.

Fort d'une immunité taillée sur mesure, le chef du gouvernement italien s'apprête à lancer une véritable contre-réforme judiciaire. Pour mettre au pas ces juges qui osent lui réclamer des comptes

Pendant que Silvio Berlusconi, qui est parvenu à unifier la droite, plane dans les sondages, Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés, ronge son frein.

Si Berlusconi, malgré son bilan calamiteux, n'a pas essuyé la déroute qui lui semblait promise, c'est en partie grâce... à ses adversaires.

Longtemps sous-estimé par ses adversaires, le nouveau président du Conseil compte pourtant à son actif plusieurs tours de force.

Après des mois de harcèlement, Silvio Berlusconi (71 ans) a fini par acculer à la démission le gouvernement de centre gauche dirigé par Romano Prodi. Et son nouveau parti part grand favori des élections législatives du mois d'avril.

Deux documentaires édifiants sur les dévoiements de la démocratie dans l'Italie de Berlusconi.

L'un est plus jeune, l'autre est plus grand, les deux incarnent le nouveau visage de la droite européenne. Patrons, médias, vulgarité, capitalisme : les chefs d'Etat de France et d'Italie se suivent et se ressemblent.