Pourquoi constituer et publier dans "Communication et langages" un dossier consacré au concept de "trivialité", dont Yves Janneret a posé les fondements en 2008 avec "Penser la trivialité", avant de livrer fin 2014 cette somme considérable qu'est "Critique de la trivialité" ? Pour deux raisons principales. La première est que cette théorie expose et discute les propositions et les spécificités des sciences de l'information et de la communication, de leurs prémices à aujourd'hui.

Dans sa "théorie de la trivialité", Y. Jeanneret multiplie les ponts entre une approche principalement sémiologique et l'économie politique de la communication en envisageant notamment les enjeux de pouvoir et de valeur relatifs à la communication. S'inspirant de cette initiative, cet article se centre sur une dimension peu traitée par cette approche : l'encadrement juridique et institutionnel.

A partir des analyses d'Yves Jeanneret dans "Critique de la trivialité"..., cette contribution esquisse les grandes lignes d'une économie politique de la création. Elle s'appuie sur les acquis de l'économie politique de la communication et de la théorie de la trivialité pour identifier selon une perspective analytique et critique les enjeux économiques, idéologiques et sociaux de la promotion de la notion de création en paradigme industriel et sociétal.