Avec ″L'Ordre et la morale″, Mathieu Kassovitz revient aux sources de son cinéma et rappelle qu'il est l'un des meilleurs réalisateurs de sa génération. Interview sans filet.

Deux cinéastes préoccupés par l'état du monde. L'un fait tourner l'autre dans "Amen", un film dénonçant le silence du Vatican face aux horreurs nazies. Dialogue à deux voix.

En 1995, il remportait le prix de la mise en scène à Cannes. Dix ans après "La Haine", réédité en DVD Collector, qu'est devenu le petit génie du cinéma français ?

Pour Steven Spielberg, le réalisateur de "La Haine" a accepté de refaire l'acteur. Pour nous, et en exclusivité, il a accepté de raconter ce tournage.

Deux ans après ses tweets hargneux sur le cinéma français, le réalisateur de "La Haine" fait l'acteur dans deux films, mais il est toujours en colère.

Il est en pleine forme. Avale son hamburger en trois bouchées et mord dans le cinéma français avec appétit. En cette rentrée, le voilà redevenu comédien : « Vie sauvage », de Cédric Kahn, et « Un illustre inconnu », de Matthieu Delaporte. Ses coups de gueule semblent s'être arrondis. Un peu de lassitude peut-être. Mais non. Plutôt une façon de se demander si les énervements valent encore le coup. C'est une bonne question

Espoir numéro 1 du renouveau il y a vingt ans, Mathieu Kassovitz a autant déçu l'industrie que l'industrie l'a déçu, jusqu'à provoquer son retrait - provisoire ?- de la mise en scène. Loin de le réconcilier avec le milieu, son double retour devant les caméras de Cédric Kahn ("Vie sauvage") et Matthieu Delaporte ("Un illustre inconnu") est la suite logique de ses coups de gueule à répétition.