Dans son nouveau roman, Laurent Binet imagine que Roland Barthes a été tué. Cela donne un méta-polar pop et allumé avec Foucault, une farce avec Sollers et Kristeva en guest-stars. L'une des bizarreries de la rentrée.

"La Septième fonction du langage" de Laurent Binet, ou quand mauvais roman rime avec fantasme de domination.

Après la fresque historique "HHhH" et son enquête sur la campagne de François Hollande, l'écrivain prend les lecteurs à contre-pied avec un savoureux thriller autour de la mort de Roland Barthes.

Imaginant une burlesque enquête policière sur la mort de Barthes, Laurent Binet se veut distrayant : il s'évertue surtout à nier en acte tous les principes défendus par ceux qu'il met en scène.

Michel Foucault, Jacques Lacan, Philippe Sollers, Simone de Beauvoir et Jean-Edern Hallier en personnages de fiction ? Il fallait l'oser, Laurent Binet l'a fait. Et son philo-polar n'a pas fini de nous faire rire. Flash-back dans les années Giscard.

Le roman de Laurent Binet révèle avec humour notre goût pour les discours creux, pirouettes verbales, baratin médiatique et autres langues de bois. Au point que ceux-ci sont devenus un puissant instrument de pouvoir.

Cinq ans après le succès mondial de "HHhH", Laurent Binet revient avec un polar érudit et loufoque qui met Saint-Germain-des-Prés sens dessus dessous et le couple Sollers-Kristeva en colère. Enquête.

"Il faut aller au-delà des commémorations, même si elles sont légitimes", Philippe Sollers a raison de le rappeler, en plein centenaire de la naissance de Roland Barthes. Le présent anniversaire nous offre trois bonnes raisons de "célébration". C'est d'abord la mise ou remise en circulation de nombreux textes de Barthes. Le deuxième intérêt de cette commémoration, c'est sa dimension internationale, d'une ampleur inattendue. Un troisième motif de réjouissance nous est donné par la première moisson des textes parus à cette occasion.