Lettré, insolent, curieux de tout, bourreau de travail, le "Kaiser" de la mode s'est éteint le 19 février 2019 à 85 ans. Nous allons désormais beaucoup nous ennuyer.

Devenu une silhouette quasi virtuelle au ni des ans, Karl Lagerfeld a ôté à la mode ses derniers atours aristocratiques pour la faire entrer dans la modernité. Histoire d'un homme qui fit de sa visibilité un gage d'invisibilité. Sommaire. Une insatiable soif de beauté. Leïla Slimani : "C'était quelqu'un d'une grande profondeur". Anna Mouglalis : "Il m'a transmis le goût de vivre".

Créateur aux innombrables talents, le couturier, mort à l'âge de 85 ans, laisse un héritage immense au monde de la mode et bien au-delà. Son portrait en neuf points capitaux.

L’aventure pouvait sembler audacieuse. En 2004, Karl Lagerfeld signe une collection pour l’enseigne de prêt-à-porter bon marché H&M. Une première pour un grand couturier. Dans les magasins de la chaîne suédoise, c’est l’émeute. A 70 ans, l’homme au catogan devient bien plus qu’une personnalité. Un changement de statut que confirmera, la même année, le défilé Chanel, où il convie l’actrice hollywoodienne Nicole Kidman. Ce coup médiatique achève de faire de lui une star parmi les stars, comme l’a montré le retentissement de sa mort, le 19 février 2019.

L'immortalité, Choupette, Merkel, Balance ton porc, Homère... L'empereur de la mode nous a reçus avant de partir en «croisière».

Niché dans le cossu 7e arrondissement de Paris, cet hôtel particulier du XVIIIe siècle a été pendant trente ans le domicile du couturier Karl Lagerfeld. Le lieu a vécu au rythme des mondanités et des aménagements exubérants de son locataire jusqu’à son rachat, en 2010, par l’État gabonais. L’ancienne adresse du Tout-Paris est alors devenue un symbole des biens mal acquis. Son destin est aujourd’hui suspendu au sort de la famille Bongo, chassée du pouvoir par un coup d’État le 30 août 2023.