"On a toujours prétendu qu'il était impossible de filmer la danse et pourtant lorsque Nadar, Edison, Marey saisirent une caméra, leur premier soin fut de filmer la danse", remarquait Henri Langlois, à qui la Cinémathèque française qui fut son oeuvre consacre actuellement une exposition. Langlois a en effet inventé le musée où les artistes ne viennent plus copier les maîtres mais découvrir ce dont ce dont personne n'avait eu autant de preuves avant le cinéma : le monde n'est que mouvements, vitesses et rythmes.

Henri Langlois aurait eu 100 ans cette année. Alors que la Cinémathèque lui consacre une exposition et que paraît un nouveau recueil de ses écrits, portrait de l'ange messianique de la cinéphilie.

Des événements multiformes liés à la célébration du centenaire de la naissance de son fondateur, Henri Langlois, agitent jusqu'au début du mois d'août 2014 la vie de la Cinémathèque française.lls rendent à la fois hommage et justice à l'homme, au créateur d'institution qu'il fut à l'historien qu'il s'est avéré être et à l'éducateur qu'il aura été malgré lui. Musée « reconstitué et repensé », programmations, conférences, publication de textes de Langlois relèvent de fait d'une relecture de l'oeuvre de ce génial pionnier.

Deux prédicateurs de la religion cinéma ressurgissent en même temps, deux flambeaux se rallument au-dessus de gisants aussi respectés que peu visités dernièrement, scellés qu'ils étaient dans un panthéon. Henri Langlois (1914-1977) et Jean Epstein (1897-1953) constituent deux figures cardinales de cette si singulière ferveur qu'a pu représenter la cinéphilie française.

La Cinémathèque française célèbre ce printemps 2014 l'une des grandes figures du cinéma au 20e siècle. L'exposition du Musée imaginaire d'Henri Langlois, dont le commissariat est assuré par notre collaborateur Dominique Païni, revient sur la pratique fondatrice de Langlois et sur la programmation comme activité créatrice, dans une confrontation entre le cinéma et les autres arts.

Henri Langlois aurait 100 ans. La maison qu'il a fondée, la Cinémathèque, fait revivre un personnage qui reste indéfinissable tant il abolit, sa vie durant, toutes les limites communément admises.