Le monde préfère l’ignorer plutôt que le détrôner. Plus de trois ans après sa réélection frauduleuse, Alexandre Loukachenko semble plus fort que jamais à l’approche des législatives du 25 février 2024.

Depuis des semaines, les Biélorusses sont dans la rue pour contester la victoire d’Alexandre Loukachenko à l’élection présidentielle et son accession à un sixième mandat. Un scénario totalement inédit dans cette société qui a forgé tardivement une conscience nationale. Indépendante depuis 1991, mais dirigée depuis 1994 par un président qui a maintenu le pays sous un régime quasi soviétique, la Biélorussie semble être arrivée au bout de son système : ni liberté politique, ni liberté d’expression, et une économie asphyxiée, totalement dépendante de la Russie. Sommaire.

En échange de son soutien, le président russe pourrait obtenir d'importantes concessions. Et espère sans doute remplacer l'autocrate aux abois par un homme à sa main.

Le torchon brûle entre Alexandre Loukachenko et son protecteur Vladimir Poutine. Pour prix de son indocilité, le Kremlin a concocté une "révolution démocratique" afin de mettre l'autocrate biélorusse à genoux. Elle pourrait le renverser

Pour arrêter un opposant le "dernier dictateur d'Europe" a fait détourner un avion de Ryanair. Mais qui est-il vraiment ? Itinéraire d'un caméléon grotesque et tyrannique qui louvoie entre la Russie et l'Occident.

La soif de pouvoir du président contesté embarrasse plus que jamais le chef du Kremlin.

Sommé par la rue de quitter le pouvoir, le président biélorusse s’est plié aux exigences de Moscou, qui demandait l’organisation d’une réforme constitutionnelle. Quelques semaines auparavant, les contestataires, éclairés par le précédent ukrainien, refusaient toute ingérence, espérant que leur seul nombre suffirait à déposer le dirigeant. Sommaire. En Biélorussie, les jeunes urbains en première ligne. Sous l'oeil de Moscou.

Alexandre Loukachenko a envisagé son sixième mandat présidentiel le 9 août comme il a appréhendé les précédents depuis 1994 : en se reconduisant dans ses fonctions, à la suite de fraudes massives orchestrées par son administration électorale, secondée par des organes régaliens aux ordres. Mais cette fois, l’autocrate n’a pas mesuré l’usure de son pouvoir, notamment au sein de la génération arrivant à l’âge adulte sans jamais avoir connu d’autre président.