Depuis Edouard Herriot, la politique à la lyonnaise ne ressemble à aucune autre. Sur les tables de la loi, un zeste de secret, une dose de pragmatisme, un soupçon de compromis... Le tout se déguste sous les lambris.

Le 3 novembre 1905, Edouard Herriot est élu maire de Lyon. Il le restera jusqu'à sa mort, en 1957. Comment expliquer une telle longévité ?

La troisième ville de France possède, avec son agglomération, la taille pour jouer dans la cour des grandes cités européennes. Mais elle détient aussi, avec pas moins de sept échelons de décision, le record national donc mondial de l'empilement administratif. Puzzle français.

Raymond Barre est transformé depuis qu'il tient les rênes de la capitale des Gaules. Il détestait les jeux politiciens, n'aimait que les colloques internationaux. Cohabitant avec les socialistes, raflant au passage la communauté urbaine, il savoure en gourmet le microcosme lyonnais.

L'ex-Premier ministre ne devait briguer la mairie qu'au cas où Michel Noir ne serait pas candidat. Malgré ses démêlés avec la justice, le maire sortant n'abandonne pas le combat. Et Barre y va quand même.

C'est désormais une lutte sans merci entre le patron des laboratoires Mérieux, candidat de l'UPF, et le maire de Lyon, ex-RPR. Histoire d'une amitié manquée et d'un divorce au couteau.