Mallarmé, "prince des poètes", mais artiste aussi : ami des peintres, admirateur passionné de Wagner, de Beethoven et de Debussy. Ce sont ces aspects moins connus sur lesquels je me suis penché avec l'idée de réfléchir, donner à voir la place réelle que I'art de Manet, Monet, Degas, Whistler, Gauguin ou Redon a tenue dans la vie de Mallarmé et dans sa réflexion de poète, d'écrivain ; tableaux, dessins, sculptures, lithographies accompagnent le texte, contrepoint d'images jamais réunies. J'ai voulu aussi montrer combien la danse, la musique ont été pour Mallarmé des modèles par excellence, abstraits et cependant expressifs, de cet au-delà de la langue qu'il poursuivait comme poète, avec les mots, les seuls mots qu 'il voulait "retremper en leur sens et leur sonorité" ; peinture et musique le hantèrent comme sphères idéales où porter haut la Poésie. Jean-Michel Nectoux

L'un des enjeux de cette étude est de mesurer la portée du tournant musical qu'est le symbolisme. Paul Valéry dira à ce propos: "Observez d'abord que toute histoire littéraire de la fin du XIXème siècle qui ne parlera pas de musique sera une histoire vaine; une histoire pire qu'incomplète, inexacte." Dans quelle mesure la transformation radicale envisagée par Wagner annonçait-elle une crise? Comment les poètes allaient-ils répondre à la puissance d'évocation musicale, et à travers elle, aux limites qu'il imposait à leur art?

Une étude des différents visages de Wagner, visages poétiques, visages politiques, afin de montrer l'articulation de l'art et de la politique : l'esthétisation ou la figuration du politique.