Janvier 1928, Hanoï, le soldat de 2e classe Jean Tardieu commence une lettre à Roger Martin du Gard. Cette publication posthume, baignée par l'exotisme des lieux, contient bien avant l'heure une critique vive du colonialisme, ainsi qu'une méditation pertinente sur l'identité des cultures

On suit l'auteur des Thibault dans la première partie de sa vie. Né en 1881, il fait de brillantes études à l'Ecole des chartes, dont il sort en 1905. Peu après, il publie son premier roman, Devenir. L'année suivante, il décide de se retirer à la campagne, où il écrit Jean Barois, puis entreprend son oeuvre majeure.

C'est au sortir de la guerre que débute véritablement le Journal du romancier. Il retrace l'itinéraire d'un homme simple, épris d'ordre, de raison, d'équilibre, et requis par l'ardeur de son imagination autant que par les exigences de sa curiosité bouillonnante

Ce dernier volume du Journal commence l'année du prix Nobel de littérature et s'achève à la mort d'Hélène Martin du Gard, la compagne de l'auteur depuis 43 ans. Rayonnement d'une oeuvre et détresse d'une vie d'homme qui, sur le plan de l'histoire, a vu pour la seconde fois s'écrouler ses idéaux de justice et de paix.

Les lettres échangées entre A. Camus et R.M. du Gard entre 1944 et 1958 témoignent d'une amitié fraternelle et d'une même idée de l'engagement au service de la paix et de la justice.