Pour les pouvoirs publics, la cause est entendue : pas de différence entre génériques et molécules de référence. Pourtant, de plus en plus de généralistes et de spécialistes s'interrogent sur leur efficacité, leurs limites, leurs effets indésirables. L'un d'eux dénonce les dérives de la politique sanitaire dans un livre dont ″L'Express″ publie des extraits″. Attention danger ?

Analyse, en décembre 2011, des conséquences de l'entrée dans le domaine public des brevets de certains médicaments, parmi les plus rentables au monde, d'ici 2014. Des produits, qui rapportent entre 140 et 160 milliards de dollars par an, qui pourront ainsi être copiés et revendus à bas prix par les fabricants de génériques. Si cela représente une aubaine pour les caisses d'assurance-maladie, ce n'est pas le cas pour les multinationales. Ces dernières mettent aujourd'hui en place de nouvelles stratégies devant la montée en puissance des génériques.

Révolution dans les officines. Les pharmaciens se sont engagés à substituer 35 % des médicaments prescrits par des génériques. Copie conforme des médicaments "de marque", les génériques sont 30 à 50 % moins cher.

Un mauvais médicament ne peut pas donner un bon générique.

Les médecins les snobaient, les labos les dénigraient, les pharmaciens les boudaient, les patients renâclaient... Mais l'accord signé, début juin, entre la Sécu et les généralistes pourrait donner un coup de fouet à ces médicaments de substitution, beaucoup moins chers que les pilules de marque.

Déremboursements, multiplication des génériques, encouragements à l'automédication : pour combler le nouveau trou abyssal de la Sécurité sociale, le gouvernement prend des mesures en rafales qui sèment le trouble chez les patients comme chez les médecins.

A l'heure de la chute de nombreux brevets protégeant des molécules à fort chiffre d'affaires et de l'émergence des génériques correspondants, les laboratoires pharmaceutiques testent différentes politiques pour préserver leurs intérêts mais ont un succès mitigé.