Alors que l'on ouvre les charniers du franquisme, plusieurs livres exhument les pages noires d'un conflit fratricide.

Promulguée par le gouvernement socialiste, la loi de 2007 sur la mémoire historique avait suscité l'espoir dans les familles des victimes du franquisme. A l'épreuve, sa portée reste symbolique. Au nom des disparus, beaucoup réclament justice

Le magistrat espagnol veut recenser les personnes disparues, fusillées et enterrées dans des fosses communes pendant la guerre civile et sous la dictature du général Franco. Une démarche qui pose de nombreuses questions d'ordre juridique et politique.

Les Espagnols, aussi, ont un problème de mémoire collective. Trente ans après la mort du Caudiollo, l'inventaire de la dictature n'est pas fait, s'indigne le romancier.

Après plus de six décennies de silence, des Espagnols cherchent les restes de quelque 30 000 républicains fusillés au bord des routes, "disparus" dans la terrible répression franquiste lors de la guerre civile (1936-1939).

Contrepoint positif de la tragédie des années 1930, la transition espagnole à la démocratie constitue un territoire symbolique qui pèse fortement sur les enjeux du présent. Depuis peu, le récit canonique de la transition, érigé en mythe fondateur, subit l'assaut de narrations alternatives qui contestent les vertus de son héritage, rendues responsables des vices de la démocratie. L'article entend revenir tant sur ce malmenage que la mémoire de la transition subit que sur sa vigueur sans cesse renouvelée.

Belchite est un village martyr de la guerre civile espagnole qui présente la singularité d'avoir été conservé en ruines depuis 1938, premier cas d'espèce en Europe. Il offre un formidable observatoire de la relation complexe que les Espagnols ont noué avec le conflit civil et sa longue après-guerre. Il illustre également les contradictions des politiques mémorielles développées pendant la transition démocratique et, plus récemment, de la vague mémorielle qui a submergé le pays.