Le bilan politique et économique médiocre de Narendra Modi n’a rien pesé face à la lame de fond du sentiment identitaire hindou. Sa victoire aux élections législatives de 2019 était assurée.

La contestation populaire fait rage.

La réélection de Narendra Modi en mai 2019 s’appuie sur la mise en valeur de l’« hindouisme politique », à l’encontre de la vision séculariste et pluraliste codifiée dans la Constitution indienne. Celui-ci a ainsi progressivement acquis une hégémonie en se diffusant du champ militant à l’ensemble de la société avant de s’inscrire dans la loi, au détriment des minorités musulmanes et chrétiennes. Son acceptation par la majorité de la population traduit une évolution profonde de la société indienne.

À la suite de sa victoire électorale de 2014, le premier ministre indien Narendra Modi avait convié son homologue pakistanais à sa prestation de serment, laissant espérer des négociations de paix. Cinq ans plus tard, il l’a exclu des cérémonies d’investiture. Lors de la campagne des législatives, M. Modi a misé sur la peur de l’ennemi traditionnel, ainsi que sur le nationalisme hindou.

Depuis sa réélection, le premier ministre indien Narendra Modi multiplie les attaques contre les musulmans. Dans l’Assam, le 31 août 2019, il a retiré leur nationalité à 1,9 million d’entre eux. Trois semaines plus tôt, il avait mis fin au statut spécial de l’État du Jammu-et-Cachemire, qu’il a divisé en deux "territoires de l’Union" plus facilement contrôlables.

Malgré sa gestion désastreuse de la pandémie et la mise en place de politiques liberticides, le Premier ministre indien s’en tire à bon compte. Cette journaliste espère qu’une nouvelle génération dissidente changera la donne.