Le phénomène viking trouve ses racines dans un monde encore largement méconnu : la société scandinave du Haut Moyen Age. Dans des territoires s’étendant sur plus de 2 000 km, depuis le sud du Danemark jusqu’au nord de la Norvège, petits rois et autres chefs rivalisent et récompensent leurs fidèles guerriers en butin, boisson et poésie, tandis que la majorité de la population se compose d’esclaves et de paysans travaillant sur les domaines ruraux. Au sein des familles, noyaux de ces sociétés, c’est l’homme qui prend les décisions majeures, même si les femmes ont pu jouer un rôle central.

Grâce aux milliers de tablettes cunéiformes exhumées par les archéologues, il est possible de retracer la vie quotidienne du petit monde des villes. Par elles, on a une idée des habitudes vestimentaires et des goûts culinaires de leurs habitants. On accède aux minutes de leurs procès et aux lettres que les époux s’échangeaient. Organisée autour de la famille, sous l’autorité du patriarche, la société distingue les hommes libres des esclaves employés par les élites ou dans les temples.