Formées après la vague de grèves du Mai 68 italien, les Brigades rouges ont mis en pratique la "violence révolutionnaire". Jusqu'à prononcer et exécuter une sentence de mort contre le démocrate-chrétien Aldo Moro. Dans un pays où la peine capitale avait disparu en même temps que le fascisme.

Fin observateur de l'histoire récente de son pays, le cinéaste a été traumatisé par l'assassinat, en 1978, de l'ex-Premier ministre Aldo Moro. Dans une série, il éclaire la faillite politique responsable de ce drame qui hante encore l'Italie.

Le 9 mai 1978 à Rome, après cinquante-cinq jours de séquestration, le président du conseil national de la Démocratie chrétienne est retrouvé mort dans le coffre d'une voiture. Assassiné par les Brigades rouges, lâché par ses "amis" politiques, il a payé de sa vie son projet d'associer le Parti communiste au pouvoir.

Que fait un homme d'État après avoir attisé les flammes qui ravagent son pays ? Il rentre à la maison se faire cuire un œuf. Ainsi retrouve-t-on le président de la Démocratie chrétienne Aldo Moro (Fabrizio Gifuni) dans le premier épisode d'"Esterno notte" : pris entre deux feux, l'un public (le discours qu'il prononce devant un auditoire tendu), l'autre domestique (la petite poêle où crépite l'œuf au plat).

"Buongiorno, notte", ce film de 2003 auquel nous consacrons ce numéro, est un des sommets, esthétique et moral, de l'oeuvre de Bellocchio. Le maître de Bobbio a bien voulu nous soutenir dans cette entreprise, en nous autorisant à publier des documents exceptionnels. Nous sommes heureux de livrer les réflexions croisées des collaborateurs de "L'Avant-Scène Cinéma" sur ce moment décisif du cinéma d'aujourd'hui. Sommaire. Notes de Marco Bellochio sur "Buongiorno, notte". A propos "Buongiorno, notte", histoire de la mélancholie. Les dessins préparatoires de Marco Bellochio, portfolio.

Le grand cinéaste italien Marco Bellocchio signe une série extraordinaire sur l'enlèvement et l'assassinat d'Aldo Moro.

Quel chemin peut emprunter la fiction pour aborder le meurtre, par les Brigades rouges, de l’un des plus illustres hommes politiques de l’Italie d’après-guerre? Il y a près de vingt ans, le réalisateur Marco Bellocchio mettait en scène le côté «intérieur» du rapt. Sa récente minisérie sur le même sujet repose sur un autre credo. La réalité est restituée pour ce qu’elle est : une succession d’illusions ou de folies.

Dans une série au souffle shakespearien, le réalisateur italien revisite un traumatisme national : le rapt et l'assassinat d'Aldo Moro, le leader de la Démocratie chrétienne, à la fin des années 1970. Rencontre.