Pendant quatre ans, des milliers de responsables du régime soviétique sont arrêtés, emprisonnés et souvent exécutés. Ces procès ont marqué l'histoire par une systématisation qui a permis d'éliminer tous les opposants de Staline, les aveux publics des accusés pour des crimes qu'ils n'avaient pas commis, et l'absence de réactions de l'opinion internationale.

Après la parution de son Staline – Aperçu historique du bolchevisme (1935), Boris Souvarine (1895-1984), l'un des principaux fondateurs du Parti communiste en France mais aussi l'un des premiers antistaliniens, publie dans la presse aussi bien d'amples analyses des procès de Moscou que des chroniques où il s'interroge sur la logique de cette tragédie pseudo-judiciaire qui voit les accusés s'accabler de tous les maux avant leur mise à mort. Au-delà de la mise en scène spectaculaire de ces procès, c'est bien l'ampleur de la répression dans toutes les strates de la société soviétique que permettent d'entrevoir ces purges au sommet de l'État-Parti et de l'Armée. À mesure que s'enchaînent les condamnations, Souvarine établit que le mensonge généralisé, aussi déconcertant soit-il, constitue dorénavant le fondement d'un univers politique où 2+2 n'est plus égal à 4 — comme l'exprimera quelques années plus tard Orwell.

Dans les années 1930, durant quatre ans, des milliers de responsables du régime soviétique sont arrêtés, emprisonnés et exécutés. Ces procès ont marqué l'histoire du fait de leur systématisation qui a permis d'éliminer tous les opposants de Staline, des aveux publics des accusés pour des crimes qu'ils n'avaient pas commis et de l'absence de réaction de l'opinion internationale. ©Electre 2023