Les ″Belles Lettres″ font la somme de ses ″Essais″ : pendant vingt ans, Philippe Muray a éprouvé une joie d'enfant, pardon d'adulte, à peindre de puissants grotesques, au bord d'un Occident qui ″meurt en bermuda″.

Avec Rubens, cet Homère de la peinture, comme disait Delacroix, c'est la peinture faite chair que célèbre Philippe Muray.

Nous savions que Philippe Muray tenait un Journal. Il en parlait volontiers mais sans donner trop de détails sur ce travail de l'ombre...

En résistance contre l'esprit et les pratiques de son temps, Philippe Muray (1945-2006) est avant tout un écrivain. Ce que montre incontestablement le tome II de son "Journal".

Philippe Muray et Philippe Forest, bien que n'appartenant pas à la même génération (près de vingt ans les séparent), sont des contemporains ; ils ont, à distance l'un de l'autre, eu connaissance du climat et des enjeux politiques, intellectuels, littéraires, de l'après-guerre et en ont, chacun à leur façon, tiré les leçons qui ont nourri leurs écrits, déterminé leurs engagements.

Il aimait la littérature mais exécrait son époque. Alors que débute la rentrée littéraire, l'essayiste Philippe Muray revient de l'au-delà pour évoquer l'utilité et la place des romans dans le monde contemporain. Entretien posthume.

Le premier publie "Nous autres, modernes", ses cours à l'Ecole polytechnique, le second "Moderne contre moderne", un recueil de chroniques. Deux voix en désaccord parfait avec l'idolâtrie du Progrès.

Le philosophe des "Stratégies fatales" rend hommage à l'écrivain des "Exorcismes spirituels" qui vient de disparaître à l'âge de 60 ans.

Le premier tome de son "Journal" paraît seulement : l'imprécateur y laisse transparaître ses doutes, sa détresse et son attirance pour la mystique.

Dans les années 1970-1980, le futur auteur de "L'Empire du bien" écrivait à la chaîne et jusqu'au dégoût les polars de "Brigade mondaine". Portrait.

Disparu il y a quatre ans, il considérait que la modernité était devenue une opérette, vouée au ″festif″ et à la rébellion de salon. Lui pestait, maudissait, riait. Il écrivait, tout simplement.

Qu'est-ce qu'un réactionnaire ? Tenter une définition, aujourd'hui, amène confusions et équivoques, que les propos des antimodernes et autres conservateurs énervés peuvent éclairer à leur manière.