Méconnue en France, l'artiste américaine (1900-1984) fait l'objet d'une rétrospective événement au Centre Pompidou. Portraitiste des minorités et militante féministe, elle a été surveillée par le FBI mais n'a jamais fait de concessions à son ardent désir de peindre... en dépit d'une vie cabossée.

Technique la plus à même de porter un regard autre, la peinture figurative est absente des grands rendez-vous artistiques. Elle existe pourtant bel et bien : visite des expos d'Alice Neel et Xinyi Cheng.

Ses toiles échappent à toute séduction : les visages trahissent les failles psychologiques, les corps sont peints sans tabou, avec un regard presque clinique sur le couple, la famille ou la maternité. Quasiment ignorée de son vivant, la peintre américaine Alice Neel, disparue en 1984, a été consacrée par quatre grandes expositions cette année. La reconnaissance posthume d'une artiste libre, à la fois témoin et actrice de l'affranchissement des femmes.

L'exposition que le Centre Pompidou, à Paris, consacre à Alice Neel met en évidence la dimension engagée de son travail. Empathique et humaniste, la peintre américaine est demeurée fidèle à la figuration, essentiellement au portrait, durant toute sa carrière.

En dehors des modes de son vivant, Alice Neel connaît un succès posthume. Ses toiles sont accueillies dans des musées prestigieux. Mais l’intérêt qu’elle suscite chez les organisateurs d’exposition est lié à une lecture très réductrice de ses thèmes.

Méconnue, voire ignorée de son vivant, la peintre américaine a su représenter avec gravité et délicatesse la lutte des classes et celle des genres.