Cet ouvrage est consacré à la théorie du signe et du discours élaboré au XVIIe siècle par les grammairiens philosophes de Port-Royal et en particulier à l’ouvrage collectif qui couronne leur entreprise : L’Art de penser dit La Logique de Port-Royal. À la suite de Michel Foucault qui reconnaît à cet ouvrage une valeur fondamentale pour l’histoire des idées, et de Noam Chomsky qui y voit le fondement de la sémiologie et de la linguistique contemporaine, Louis Marin procède à une analyse attentive du texte de la Logique. Il étudie les éléments constitutifs de ce qu’il appelle “le modèle représentatif” du langage, c’est-à-dire le mot, la phrase, le discours. Cela le conduit à construire une théorie de l’idéologie qui entoure la pensée représentative dont les sciences humaines ne sont pas sorties. En dévoilant cette idéologie, l’entreprise de Louis Marin débouche sur le caractère historique de la sémiologie scientifique qui ne peut échapper à la récupération sans une prise de conscience critique permanente. Annoncé comme une étude de La Logique de Port-Royal, et des Pensées de Pascal, cet ouvrage est en fin de compte une remise en cause des concepts fondamentaux de la sémiologie contemporaine et de la linguistique “ cartésienne ” qui l’inspire et n’a jamais cessé de l’inspirer.

Toutes les histoires de la discipline mentionnent La Logique de Port-Royal, peu s'intéressent à ce qu'on appelle la logique classique qui va de la parution de Port-Royal (1662) jusqu'aux travaux de Boole et De Morgan, c'est-à-dire jusqu'au milieu du XIXe siècle. Une représentation réaliste de la logique classique à partir d'une modélisation qui en permet la compréhension.