Le journaliste canadien Matthieu Aikins raconte la visite qu'il a effectuée l'an dernier dans le fief du colonel Abdul Razziq, grand trafiquant d'opium et allié des militaires occidentaux dans la lutte contre les talibans.

C'est une économie de guerre, civile notamment, qui a d'abord alimenté celle de l'opium, et non l'inverse. La production d'opium en Afghanistan est une manifestation de la crise afghane et non sa cause, même si elle peut en aggraver certains aspects, entre autres sécuritaires.

En Afghanistan, une étape clé sur le chemin de la paix serait l'éradication du pavot. Mais, pour les paysans, cette culture demeure l'une des plus lucratives, même si elle est illégale.

Peut-on gagner une guerre et perdre une paix ? Question lancinante pour l'Occident. Contrôlant la capitale afghane mais incapables d'enrayer la culture de l'opium dans le reste du pays -devenu premier fournisseur mondial- , les nouveaux maîtres de Kaboul redoutent l'issue de cette nouvelle bataille.

Les maîtres de Kaboul, qui prônent la pureté à travers l'islam, sont les premiers producteurs d'opium du monde. Enquête exclusive au sein d'un système efficace, qui prospère grâce à l'hypocrisie du nouveau pouvoir afghan.

Il naît dans les champs de pavot au sud du pays. Il finit en héroïne dans les rues de Moscou ou de Paris. Notre reporter a suivi la route de ce poison qui fait la richesse -et la ruine- de l'Afghanistan