La province cultive son fatalisme face aux élections. Mais dans les districts d'opposition. Reportage.

Russie. Comment la ″Paris Hilton russe″, ex-protégée du président, est devenue une figure de l'opposition.

Russie. L'ex-champion d'échecs, devenu opposant au Kremlin, publie un livre au vitriol

Photos trafiquées, vidéos scabreuses, pseudo-révélations... Pour entacher la réputation des leaders de l'opposition à l'approche de la présidentielle, les partisans de Vladimir Poutine usent des mêmes ficelles qu'à l'époque soviétique. Pas sûr que ça marche.

Dans les locaux parisiens d'Amnesty International, en juin 2013, deux membres des Pussy Riot ont accepté de rencontrer ″Causette″, bientôt deux ans après la performance qui a mis le feu à la Russie. Elles se montrent, mais en se protégeant, boudent télés et radios, évitent les avant-premières du documentaire qui leur est consacré, ″Pussy Riot : A Punk Prayer″ (en salles en octobre). On essaie de deviner, dans les Converse de l'une, dans le gilet à capuche imprimé Mickey de l'autre, un peu d'elles-mêmes. On saura seulement que Shaiba et Serafima (noms d'emprunt) ont la petite vingtaine.

Difficile d'imaginer chanteur russe plus patriote. Pourtant c'est lui qui est devenu, à son corps défendant, le chantre de l'opposition. Portrait tout en paradoxe.

Lors du scrutin du 4 mars 2012, il a obtenu 64% des voix. Même sans fraude, il aurait été élu au second tour, estime le site ″Gazeta″. L'opposition doit en prendre conscience. Et le nouveau président devra ménager la rue.

Il est la figure de proue du Front de gauche, large rassemblement des forces anticapitalistes du pays. A 35 ans, cet héritier de la nomenklatura soviétique, est l'un des acteurs les plus étonnants et prometteurs de la scène politique actuelle.

Pour une part de la population, les derniers espoirs de démocratisation se sont envolés avec le retrait de Dmitri Medvedev de la course présidentielle. La confrontation avec le pouvoir est désormais ouverte.

Les leaders de la contestation choisissent la voie légale pour continuer leur action. Ils présenteront des candidats aux scrutins locaux et régionaux qui vont se succéder cet automne 2012. Sur fond de mécontentement, les chances de leurs candidats ne sont pas nulles.

Russie. Condamné par la justice, il a réussi à rester libre. Décidé à renverser le pouvoir, l'avocat Alexeï Navalny brigue maintenant la mairie de Moscou.

Après l'assassinat le 27 février 2015 de Boris Nemtsov, les observateurs russes s'interrogent sur la capacité du pouvoir à changer ses rapports avec l'opposition.