Malgré une histoire agitée, le pays a toujours vécu ses périodes de contestation dans un calme relatif. Mais tout a changé avec les récentes manifestations de l'opposition, regrette l'éditorialiste de The Nation

Après les manifestations de 2008 et l'accession du démocrate Abhisit à la tête du pays, c'est au tour des supporters de l'ancien Premier ministre d'encercler le siège du gouvernement. Mais leur leader est en perte de vitesse

Trois mois après l'évacuation sanglante des opposants au gouvernement du centre de Bangkok, le calme prévaut. Mais les plaies ne sont pas pansées. Certains sont à nouveau sur le pied de guerre.

Depuis plus de deux mois, le pays est suspendu au face-à-face entre les chemises rouges et le gouvernement. Un bras de fer marqué, ces derniers jours, par une escalade de la violence. Près de 70 personnes ont été tuées depuis la mi-mars. Dans une société plus fracturée que jamais, les plaies seront longues à panser.

En proposant un texte s'appliquant à lui-même, mais aussi aux responsables de la répression de 2010, l'ancien Premier ministre Thaksin a mis tout le monde contre lui.

Même si le calme est revenu, les affrontements et les manifestations, qui ont conduit à l'annulation du sommet de l'ASEAN, illustrent la situation chaotique dans laquelle se trouve le pays

Trois mois après l'écrasement de la révolte des chemises rouges, la vie à Bangkok a repris son cours normal. Mais l'armée a prolongé l'état d'urgence, comme dans six autres provinces du pays.

Les militaires thaïlandais craignent une victoire des ″chemises rouges″, un mouvement qu'ils croyaient avoir écrasé il y a un an.

L'interminable bras de fer entre le gouvernement de Yingluck Shinawatra et son opposition menace de très mal tourner. Et si l'armée jouait les arbitres ?

Cela fait plus d'un mois que les chemises rouges - les partisans de l'ancien Premier ministre Thaksin - défient les autorités. Le politologue Pavin Chachavalpongpun explique ce que révèle cette crise sans précédent.

Loin du centre de Bangkok qu'ils occupent depuis plus de six semaines, les partisans de Thaksin peuvent compter sur le soutien actif des campagnes, dont beaucoup sont originaires.