Les lecteurs assidus des livres de l'auteur remarqueront que maints passages qu'ils ont lus ont déjà été mentionnés dans ses neufs autres bouquins. Mais qu'à cela ne tienne, ce livre est le témoignage d'une façon de vivre, née seulement de l'écoute, la vie, les cris de ceux et celles qui étaient des loups et qui sont redevenus des humains.

Dans cet ouvrage, avec toute la verdeur de son vocabulaire, G. Gilbert dit clairement comment le don de toute sa vie aux loubards de la rue et des prisons est sa manière à lui de vivre son sacerdoce. Pour lui, la seule référence pour les riches comme pour les pauvres est l'Evangile. G. Gilbert enracine de plus en plus son labeur dans la foi et l'amour de tous.

Au long de ces pages, de ces anecdotes, de ces commentaires toujours ancrés dans notre actualité, c'est la vie qui jaillit, sous tous ses aspects, humble, difficile ou exaltante. Pénétrant tous les milieux, G.Gilbert nous permet de découvrir la réalité intime de nos frères souffrants et de nos enfants en danger.

Cinquante ans que ça dure ! En 1974, dans les gorges du Verdon, le « prêtre des loubards » accomplit un rêve : trouver un lieu de vie à tous ces jeunes en détresse rencontrés sur le pavé de Paris, délinquants, toxicos, suicidaires. Pour eux, avec eux, il construit la Bergerie, la Maison : celle où ils réapprennent ensemble, non sans douleur parfois, le dialogue, le respect de soi et des autres, la vie en société. On cultive, on maçonne, on s'occupe d'animaux. On rythme l'année par des fêtes profanes ou religieuses. Au fil de cette chronique d'une expérience éducative unique, surgissent des portraits, des itinéraires où se côtoient le désarroi et la violence, mais aussi l'humour, l'apprentissage, la renaissance. Et finalement l'espoir…