La présidente du Secours catholique s'alarme du manque d'intérêt du gouvernement à l'égard des pauvres

Alors que la pauvreté se développe en France, le pouvoir mène la guerre à ces nouveaux prolétaires qu'il accuse de profiter de l'assistance de l'Etat. De nombreuses enquêtes et analyses tentent de saisir ce refus de protéger les plus faibles.

La stigmatisation des populations pauvres n'est pas seulement moralement indigne. Elle se méprend aussi sur les difficultés actuelles, qui révèlent d'abord un découragement des exclus vis-à-vis des aides proposées. Elle néglige également le fait que la lutte contre la pauvreté n'est pas un objectif sectoriel mais bien un choix global qui se révèle favorable à la collectivité dans son ensemble.

Le retour à l'emploi reste la meilleure protection contre la pauvreté, si bien que les politiques sociales cherchent à favoriser la reprise d'activité. Pourtant, en période de fort chômage, cette seule perspective ne suffit pas à empêcher l'aggravation de la pauvreté. En s'imposant au détriment d'approches plus sociales, elle finit même par perdre de vue l'expérience même de la pauvreté.

Le 17 octobre 2007, c'est la Journée mondiale du refus de la misère. Refuser, c'est bien. Mais comment s'y prendre pour faire disparaître l'extrême pauvreté dans notre pays ?

Approche sociologique des représentations de la pauvreté. Pour bâtir des politiques publiques efficaces, il est nécessaire d'analyser ses rouages. Premier enseignement : les pauvres ne constituent pas une catégorie homogène. Ensuite, les politiques doivent lutter contre la pauvreté et non pas contre les pauvres. C'est un échec. Le pauvre demeure stigmatisé, il est qualifié d'assisté. Paradoxalement, on note que les prestations sociales ne sont pas réclamées.

Interview de Nicolas Duvoux, professeur de sociologie à l'Université Paris-VIII Vincennes Saint-Denis, auteur de l'ouvrage "Le nouvel âge d'or de la solidarité. Pauvreté, précarité et politiques publiques" qui revient sur l'idée que l'injustice sociale fait le lit de l'extrême droite. Selon lui, le ressentiment envers les "assistés", dont certains partis politiques font leur miel, s'enracine dans un système de solidarité à deux étages. Au lieu de gérer la pauvreté, on ferait mieux, de la combattre et de refonder une protection sociale qui bénéficie à tous.

Le Nouvel Observateur organisait, le 6 novembre 2008 à Paris, un débat sur la France face à la pauvreté, placé sous la présidence de Jacques Delors

Depuis le milieu des années 80, le dispositif de l'urgence sociale n'a cessé de s'étendre sur la région parisienne, avec pour principal prestataire l'association Emmaüs. Il faut attendre l'année 2007 et les suites de l'occupation du canal Saint-Martin lancée par les Enfants de Don Quichotte pour qu'émerge la première critique en actes des règles de fonctionnement et du mode de gestion de ces centres d'hébergement.

Maraudeuse expérimentée, Claire défend un tissage de relations au long cours, qui ne se donne pas pour objectif de "sortir les gens de la rue".