Le vieux dictateur chilien est donc mort, à 91 ans, d'une crise cardiaque. Sans avoir été jugé. Sans laisser aux victimes de la dictature la satisfaction de voir la justice rendue. La droite conservatrice en a bien sûr profité pour célébrer l'oeuvre "modernisatrice" du tyran. Celui-ci n'a pas eu de funérailles nationales, mais a reçu malgré tout les hommages militaires, ce qui a provoqué d'ultimes polémiques.

Dix ans après l'arrestation du dictateur à Londres, le pays n'a pas encore tourné la page de cette période noire.

Qui eût pensé que Pinochet aurait un jour à répondre de ses actes devant la justice ? C'est pourtant ce qui est aujourd'hui juridiquement et politiqueement possible. Et même si ce procès devait rester virtuel, l'avancée majeure est déjà là : un ancien dictateur n'est plus à l'abri derrière ses immunités.

L'arrestation du général Pinochet, en octobre, à Londres, a soulevé une grande émotion publique et politique. Guy Hermet, qui a étudié le fonctionnement des dictatures au XXe siècle, nous donne sa lecture de l'événement. A rebours de bien des idées reçues.

Arrêté à Londres en octobre 1998, le général Pinochet responsable de plus de 3 000 victimes et disparus au Chili, vient d'échapper à une extradition vers l'Espagne et a pu retourner dans son pays.

Le 11 septembre 1973, une junte militaire reversait le président Allende et portait Augusto Pinochet à la tête du Chili. Le point de départ d'une dictature pendant laquelle des milliers de personnes allaient être torturées, tuées. Le temps aussi de profondes transformations économiques.

Santiago, 11 septembre 1973 : le chef de l'Etat est retrouvé mort dans son palais de la Moneda. Exécuté par l'instigateur du putsch militaire : faux.