Aux portes du pouvoir, le mouvement populiste tente de rassurer sur ses intentions et de dissiper les zones d'ombre. Exercice délicat.

Dans la région de Naples, les troupes de Luigi Di Maio ont raflé plus de 50% des voix, infligeant une raclée historique aux formations de gouvernement, le Parti démocrate et Forza ltalia.

Le nouveau gouvernement "antisystème" sera-t-il à la hauteur des espoirs des électeurs ? Parmi les défis, figure une situation économique difficile. Notamment à Tarente, dans le sud de l'Italie, où un quart de la population dépend du site sidérurgique d'Ilva, déficitaire et extrêmement polluant. Reportage. Sommaire. Populistes, à vous de jouer ! Un gouvernement pas si terrificant.

Les récentes élections italiennes ont reflété les évolutions qu'a connues le pays depuis un quart de siècle. La social-démocratie est en perte de vitesse. Le paysage politique reste très instable. Le populisme progresse. Il y a pourtant des facteurs de stabilité, un attachement aux règles démocratiques, que symbolise le président de la République. Le rôle de l'Eglise doit aussi être pris en compte.

En rejetant le gouvernement Mouvement cinq étoiles-Ligue, le président de la République italienne a choisi de s'en remettre à Bruxelles et aux places financières plutôt qu'au choix des citoyens, aussi questionnable soit-il. Quand l'Europe cessera-t-elle de décider de ce qui est bon pour un pays, en faisant fi des scrutins ? Sommaire. Les marchés contre les peuples. L'Italie malade de l'austérité. "On sait désormais ce qu'on peut faire ou ne pas faire dans l'Union"

César serait-il de retour à Rome, quand le Mouvement 5 étoiles, désormais premier parti d'Italie, propose de distribuer un revenu de citoyenneté ? L'annone distribuée à la plèbe n'est pas bien loin. Ce n'était pas une aumône, mais un instrument de pouvoir.

En multipliant les coups d'éclat, le ministre de l'Intérieur occupe le devant de la scène et ne laisse aucune place à ses alliés.

Les conversations quotidiennes en Italie et les unes des journaux livrent le portrait d’un pays fracturé et paralysé. La nomination d’un gouvernement stable est des plus problématiques au sortir de ces élections redessinant le paysage politique encore brumeux. Les Italiens oscillent entre colère et dépit et sont fatalistes, épuisés par des décennies de désenchantements. Une page a été tournée et de nouvelles s’écrivent sous nos yeux, laissant les analystes devant un spectre d’hypothèses incertaines.

Le 3 février, l’ancien président de la BCE Mario Draghi a été désigné pour former un nouvel exécutif. Presque tous les partis se sont rangés derrière cette figure d’exception, qui, selon cet éditorialiste, incarne un espoir renouvelé.

Alors que les Italiens s’apprêtent à voter dans près d’un tiers des communes, cette élection revêt une importance cruciale pour le maintien du gouvernement du néolibéral Mario Draghi.

Vue de France, la politique italienne a toujours quelque chose d’énigmatique. Mais ce qui s’est passé en ce mois d’août 2019 apparaît indéchiffrable même aux normes de Rome. Pourquoi Matteo Salvini, qui semblait tenir le pays, a-t-il ouvert une crise de gouvernement qui l’a catapulté dans l’opposition ? Pourquoi le Mouvement 5 étoiles, qui s’est construit dans le rejet de la politique à l’ancienne, a-t-il accepté de s’allier avec le Parti démocrate pour soutenir un nouveau gouvernement de coalition ?

La victoire aux élections législatives de Fratelli d'Italia, le parti d'extrême droite de Giorgia Meloni, marque la fin du paradigme proeuropéen, déplore ce quotidien libéral. Désormais, Rome va tester les limites de Bruxelles.