Pour Nadine Gordimer, la littérature est une manière de sacerdoce : raconter des histoires, oui, mais à condition qu'elles soient enracinées dans une vision du monde, dans une morale et dans un combat celui que le Prix Nobel sud-africain n'a cessé de mener contre la ségrégation. Aussi même quand elle amuse ou divertit, la fiction joue-t-elle "un rôle social implicite et inaltérable dans l'exploration de la réalité existentielle". Cette formule éclaire les huit essais rassemblés dans L'Écriture et l'Existence, où Nadine Gordimer résume les données fondamentales d'une esthétique qui est d'abord une éthique. D'un texte à l'autre, le même fil serpente, reliant la lutte de la romancière contre l'Apartheid, ses réquisitoires contre la censure, ses élans de solidarité avec les exclus, son amour du pays natal, son admiration pour des écrivains comme Salman Rushdie, Amos Oz, Chinua Achebe ou Naguib Mahfouz.

Une analyse du contenu thématique de l'oeuvre de l'écrivain sud-africain : le métissage, le dilemme libéral, la culpabilité, l'interaction du privé et du politique, la communication impossible, la peur de l'engloutissement.

Nadine Gordimer est connue comme écrivain blanc luttant contre l'apartheid en Afrique du Sud. Ce combat n'a jamais cessé d'être pour elle une priorité d'où l'autodérision dans ses romans où le tragique et l'ironie coexistent.