Côte d'Ivoire. En refusant sa défaite, le président sortant prend le risque d'une partition du pays.

Nettement battu dans les urnes par Alassane Ouattara, le président sortant s'est choisi un destin de putschiste. Lançant, au passage, un défi hasardeux à la communauté internationale. A la France, en particulier.

Si la tension monte à Abidjan, le président élu s'efforce avant tout d'asphyxier le clan Gbagbo. Entre enlisement et affrontement, sa marche de manoeuvre est étroite.

Alors que la situation dégénère à Abidjan, certains socialistes risquent de regretter d'avoir soutenu le président sortant, Laurent Gbagbo.

Petits calculs et grandes manoeuvres. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, arrivés en tête du premier tour de la présidentielle, n'entendent pas ménager leurs efforts pour l'emporter le 28 novembre 2010. En jeu : les voix - très convoitées - de l'ancien président Bédié.

A l'issue d'un premier tour plus serré que prévu, les Ivoiriens vont devoir départager Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Un face-à-face périlleux pour une élection historique, huit ans après la partition du pays.

Origines familiales, itinéraire, projet politique, vision pour le pays, entourage, style de vie, religion, goûts personnels... Tout oppose Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Le 28 novembre 2010, lors du second tour de l'élection présidentielle, les Ivoiriens vont devoir choisir.

Le scénario que chacun redoutait s'est produit au soir du 3 décembre 2010. Laurent Gbagbo est parvenu à se faire proclamer vainqueur de la présidentielle. Au risque de replonger son pays dans la crise, voire dans la guerre.

L'ex-président ivoirien n'a jamais envisagé sa défaite. Battu dans les urnes, dos au mur, il s'est retrouvé sans plan B. Si ce n'est le passage en force.

Officiellement, les chefs d'tat qui se sont réunis fin janvier 2011 à Addis-Abeba ont parlé d'une seule voix et reconnu la victoire d'Alassane Ouattara. Rarement, pourtant, ils auront été aussi divisés.

Après cinq ans d'attente, le premier tour de l'élection présidentielle a consacré deux vieux briscards de la vie politique ivoirienne. Le président sortant compte bien s'imposer fin novembre.