Le 28 novembre 2010, les Ivoiriens choisiront leur nouveau président. Les chefs traditionnels - que les candidats ne manquent jamais de consulter - vont à nouveau jouer un rôle essentiel.

Ni Laurent Gbagbo, le président en exercice, ni Alassane Ouattara, le candidat de l'opposition, ne sont prêts à renoncer au pouvoir. Ennemis jurés, ils vont poursuivre leur lutte à mort.

Dès qu'un processus de démocratisation échoue, Paris est accusé de tous les maux. Un argument trop facile, estime l'écrivain ivoirien Venance Konan.

Face à la détermination du président sortant et malgré le soutien occidental, les membres de la CEDEAO ne sont plus aussi sûrs de vouloir le chasser. Le Ghana serait même enclin à changer son fusil d'épaule.

Après de multiples reports, l'élection présidentielle devrait enfin avoir lieu en Côte d'Ivoire : le premier tour est prévu, sauf événement de dernière minute, le 31 octobre 2010. Durant cinq ans, la guerre civile et les contentieux sur les listes électorales ont empêché le scrutin. Si ce vote ne signifie pas que tous les problèmes sont résolus, il ouvre la voie à une consolidation du régime et de la démocratie.

″La guerre est terminée″, a déclaré le président Alassane Dramane Ouattara, prenant acte de l'arrestation de M. Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011. Si l'avenir de la Côte d'Ivoire divisée reste incertain, le conflit ouvert par le scrutin contesté de novembre 2010 s'est aussi déroulé sur la scène médiatique locale. En effet, les deux hommes se sont affrontés via la presse et les agences de communication.

Deux présidents et deux Premiers ministres... Les troupes fidèles à Laurent Gbagbo au Sud et les rebelles des Forces nouvelles au Nord... Reportée à six reprises, l'élection présidentielle devait permettre au pays de retrouver la paix, après des années de crise. Elle risque de le replonger dans la guerre civile.

Soutenu par la communauté internationale, protégé par les forces de l'ONU mais reclus dans un grand hôtel de la capitale, Alassane Ouattara tente d'imposer son élection en évitant l'affrontement. Tandis qu'à la présidence, Laurent Gbagbo continue d'exercer la réalité du pouvoir et joue le pourrissement. Pour combien de temps ?