C'est en prison, à Sainte-Pélagie, que Paul Lafargue, dont les activités politiques sont surveillées par la police, rédige La Légende de Victor Hugo. Alors que la France entière porte le deuil, en juin 1885, et pleure la disparition de l' « immense génie », aussitôt panthéonisé, que Paris est agité de l’une des plus bruyantes cérémonies de la fin du siècle, un seul homme fait entendre une voix discordante dans le concert des pleurs et des regrets louangeux. L'écrivain socialiste, mais inclassable, auteur du Droit à la paresse, s’attaque à la légende nationale et républicaine. Pour lui, le parcours politique du poète est celui d'un bourgeois écrivain qui a trahi la cause du peuple à plusieurs reprises. Plus pamphlétaire qu'historien, Paul Lafargue fut le premier à ne pas succomber à l’« hugolâtrie ».

Diderot, en philosophie, ce n’est personne.(...) Il a de la passion philosophique, mais il n’a point de philosophie. Il a des tendances, des élans, des fougues qui le précipitent dans le matérialisme général d’un temps assoiffé de cette fange. » (Jules Barbey d’Aurevilly)

"De Desproges à Montaigne, les réactions de l'Etat et de l' Eglise faceaux principaux textes blasphématoires publiés en France"

Emmanuel Pierrat est avocat au barreau de Paris. Il est spécialisé dans les affaires de droit d'auteur et de liberté d'expression. Essayiste et romancier, il est notamment l'auteur du Livre noir de la censure (Le Seuil), du Bonheur de vivre aux enfers (Maren Sell), du Livre des livres érotiques (Le Chêne), de L'Édition en procès (Leo Scheer), de l'Antimanuel de droit (Bréal) ou encore de La Justice pour les nuls (First).

Dès la parution de Thérèse Raquin en 1867, la critique se mobilise contre le naturalisme. C'est dans ce contexte de réception mouvementée, qui atteint son apogée en 1879, que vont foisonner les parodies, dont Zola est une cible privilégiée. Cette anthologie de récits, poèmes parodiques et parodies théâtrales offre un reflet déformant et multigénérique de l'esthétique naturaliste.

Un moment emblématique de la vie littéraire française : la querelle, qui opposa notamment Leconte de Lisle et Ferdinand Brunetière, autour de l'édification d'une statue en hommage à Baudelaire en 1892.

« La haine est sainte. Elle est l'indignation des coeurs forts et puissants, le dédain militant de ceux que fâchent la médiocrité et la sottise » : c'est par ces mots que Zola, encore inconnu du grand public, se lance dans la critique littéraire et artistique. Mes Haines (1866) rassemble les chroniques de la première campagne de l'auteur en faveur de la modernité esthétique. On y découvre un jeune prodige qui n'a « souci que de vie, de lutte, de fièvre », prompt à s'enflammer lorsqu'il évoque Michelet, Balzac, les Goncourt ou Courbet, mais véhément et irrévérencieux face à Hugo, Barbey d'Aurevilly ou Napoléon III... Dans ces quinze « causeries » rédigées avec une partialité pleinement revendiquée se dessinent les contours des grandes convictions zoliennes, que l'avenir ne démentira pas : sa foi dans l'art du roman, son goût pour les « libres manifestations du génie », son sens du progrès, ses affinités avec les sciences humaines, son amour de la vérité et de la justice. Mes Haines, dix ans avant le scandale de L'Assommoir, éclaire superbement les fondements et les principes du naturalisme.

Zola et Cézanne sont amis d'enfance, mais Zola s'installe à Paris et mène une vie de bourgeois ordonnée tandis que Cézanne retourne en Provence. Leur évolution différente les mène à une rupture définitive après la parution de L'Oeuvre.

En 1863, Gustave Courbet, exclu du Salon pour son tableau Le Retour de la conférence, presse son ami le théoricien socialiste Pierre-Joseph Proudhon d'en rédiger la défense. Ce qui ne devait être qu'une brochure de quelques pages devient bientôt un vaste traité du rôle social de l'artiste : Du principe de l'art et de sa destination sociale. L'ouvrage, paru en 1865, peu après la mort de son auteur, serait sans doute passé inaperçu si une jeune plume de la critique ne l'avait étrillé sans ménagement, en réaffirmant l'autonomie absolue de l'artiste : ainsi démarre l'irrésistible ascension d'Émile Zola... Ce sont les textes de cette controverse passionnante qui se trouvent pour la première fois réunis dans ce volume par Christophe Salaün.