La crise des réfugiés inquiète l'opinion helvétique. Une aubaine pour la droite populiste et xénophobe, qui a fait du contrôle de l'immigration son cheval de bataille. Elle pourrait en tirer parti lors des élections du 18 octobre 2015.

Directrice de recherche au CNRS, Catherine Wihtol de Wenden s'est spécialisée dans l'étude des migrations internationales*. A rebours des tentations de repli en Europe, elle plaide pour un droit à la mobilité. Un facteur, selon elle, non de chaos mais, au contraire, de régulation et de dynamisme vital pour l'avenir.

Déclassement social, "grand remplacement", peur de l'islam : les raisons d'inhospitalité de notre pays sont identifiées. Mais les politiques ont bien du mal à les combattre... quand ils ne les approuvent pas ! La solution viendra-t-elle du terrain, et des expériences d'accueil réussies ?

Des petits commerçants aux fonds d'investissement, ils sont nombreux à trouver les moyens de profiter, en toute légalité, de l'afflux de migrants en Europe.

Le nombre de demandeurs d'asile connaît une augmentation historique en Europe. Face à cette crise, la Commission européenne a proposé en mai un agenda européen pour la migration souhaitant apporter une réponse commune et solidaire. Les Etats membres cherchent depuis avec difficulté à s'entendre sur des mécanismes et des critères de répartition des réfugiés.

En 2015, un million de personnes, fuyant des zones de conflits, ont rejoint l'Europe. Dans les autres régions du monde, les populations qui se déplacent sont en quête d'opportunités économiques. La question de l'impact des migrations sur l'économie est un débat récurrent. Pourtant, de nombreuses études montrent que celles-ci ont globalement des effets positifs. Sommaire. Migrations internationales : état des lieux. Les effets des migrations sur le marché du travail. L'immigration : une chance pour l'économie ?. Migrations : un équilibre difficile à trouver.

En prenant la route, les exilés ont conscience d'exercer un droit primordial, traverser les territoires. Il s'agit donc de quelque chose d'ancien, mais aussi de tout à fait nouveau. Pour la première fois de l'histoire, ils n'ignorent pas qu'ils font l'événement, ils savent parfaitement qu'ils sont au centre de l'attention mondiale.

Selon la Commission européenne, 3 millions de demandeurs d'asile devraient arriver en Europe en trois ans.

L'Europe connaît depuis quelques mois des flux migratoires d'une ampleur exceptionnelle. Les valeurs de solidarité de l'Union européenne sont mises à l'épreuve. Des solutions existent pourtant si l'on considère, en particulier, l'état du marché de l'emploi.

Le 4 avril 2016, l'accord entre l'Union européenne et la Turquie sur la réponse à la crise des réfugiés a pris effet. Il vient compléter un paysage d'accords bi- et multilatéraux que l'Union européenne a signés avec ses voisins du Sud, transformant ceux-ci en gardes-frontières pour l'Europe en échange de compensations diverses. Mais cet accord est d'une nature bien particulière.

Dans le flot de commentaires et de sentiments provoqués par l'arrivée des migrants en Europe, on n'a pas assez noté un fait révélateur : leur peu d'appétence pour la France. Tous les indicateurs disponibles convergent pourtant qui indiquent que le « pays des droits de l'homme » ne symbolise plus un eldorado pour ceux qui désirent un avenir meilleur, ou simplement vivable.

La tragédie des réfugiés transforme l'Union européenne en otage consentante de Recep Erdogan, le président islamiste qui a cyniquement alimenté les flammes du brasier syrien et pulvérisé la liberté d'expression.