Les candidats américains savent qu'ils doivent compter avec les appartenances religieuses des électeurs. Mais le comportement de ces derniers, qu'ils soient juifs, protestants ou catholiques, n'obéissent plus aux schémas connus et déjouent les prévisions.

Tous les candidats aux primaires républicaines affichent une foi chrétienne à toute épreuve. Mais aucun ne paraît en mesure de rassembler un parti profondément divisé. A quand un sauveur ?

Il peut paraître paradoxal de parler de laïcité américaine alors que la politique reste imbue de religiosité. Pourtant, une grande partie de l'histoire politique et constitutionnelle des Etats-Unis est fondée sur un authentique laïcisme issu des Lumières, défendu par les Pères fondateurs et leurs interprètes modernes, les juges de la Cour Suprême

La notion de réforme ne cesse d'accompagner l'histoire américaine. Dès avant leur fondation, les Etats-Unis apparaissent issus de la Réforme protestante. L'anticatholicisme en est un trait caractéristique. Les « réveils évangéliques » radicalisent la Réforme. Depuis quelques décennies, la situation se modifie. Dans le pays qui vient d'élire Donald Trump, l'héritage de la Réforme reste-t-il encore présent ?

Les relations entre religion et politique relèvent de deux récits concurrents aux Etats-Unis. L'un insiste sur les Pères fondateurs et la Constitution ; l'autre sur la vertu des Puritains. Quelles traces cette division laisse-t-elle dans la politique contemporaine ? Comment les deux candidats à l'élection présidentielle se sont-ils inscrits dans cette histoire ?

Aux Etats-Unis, le Parti républicain s'est imposé depuis 1980 grâce au concours de la droite religieuse. Il n'a cessé de lui donner des gages en piochant dans les Ecritures le bréviaire de sa politique.

Tant que la Maison Blanche restera hantée par l'étroitesse de sa victoire, le levier du soutien de la droite religieuse sera important.