Le 13 janvier 1995, J. Gaillot est privé de son titre d'évêque du diocèse d'Evreux et est nommé à la tête de Partenia, un évêché situé en Algérie, disparu depuis quinze siècles. A l'occasion du dixième anniversaire de sa révocation, cet ouvrage réunit les témoignages d'hommes et de femmes qui ont soutenu l'homme et l'association Partenia 2000 créée pour aider les exclus (prisonniers, chômeurs...).

L'auteur évoque la crise qui a secoué l'Eglise catholique ces derniers mois (levées des excommunications, scandale Williamson, affaire de Recife, déclarations du pape sur le préservatif, etc.) et propose des pistes de réflexion pour aider les catholiques à affronter cette crise et répondre aux défis de leur époque.

La responsabilité de la crise de l'Eglise est attribuée aux responsables de celle-ci qui n'utilisent pas assez les moyens de communication modernes, ne rendent pas les célébrations suffisamment conviviales et imitent trop le monde en copiant ses vices, laideurs et platitudes.

Mais le Coeur du Christ était plus que jamais habité de l'invocation de son Père, comme une lueur qui ne s'éteindrait pas. Pour le Concile aussi, nous pouvons, à la lueur d'une espérance fragile et forte, attendre une résurrection qui manifeste le sens de nos attentes déçues et de nos désillusions renouvelées. Peut-être, en effet, s'agit-il d'une gestation : d'une Église, comme on le disait au Concile de manière un peu romantique, mais que la réalité révèle aujourd'hui de plein fouet, vraiment " servante " et vraiment " pauvre ". D'une Eglise de la Charité, c'est-à-dire du don jusqu'à la mort. D'une Eglise en accompagnement discret des hommes et en humilité pour recevoir d'eux. D'une Eglise en communion critique avec le monde présent plutôt qu'en opposition. D'une Eglise en réforme courageuse d'institutions qui portent encore trop les marques d'une civilisation aujourd'hui surannée.-

Essai qui s'interroge sur la condition de l'Eglise et des chrétiens dans un contexte qui n'est plus celui de la chrétienté, au coeur d'une modernité qui souvent conduit à la déconstruction de la foi plutôt qu'à sa sauvegarde.

Textes officiels et prises de paroles du pontife permettent de revenir sur son action réformatrice et sa vision de la mission de l'Eglise. Parmi ces évolutions, son appel à la compassion dans une perspective d'évangélisation, et ses prises de position sur des questions sociétales telles que le divorce ou encore le mariage homosexuel. ©Electre 2018

Jamais Mgr Gaillot n'aura été aussi actif depuis qu'en 1995 il a été chassé de l'évêché d'Evreux. II s'est vu confier Partenia, diocèse fantôme disparu depuis le Ve siècle, et l'a transformé en un formidable forum Internet pour lequel il a rédigé nombre de " carnets de route ". Mais il fallait ce livre de réflexions, de constatations et de propositions pour qu'il brise franchement les tabous, ceux de l'Eglise, de la société et de tous les pouvoirs qui briment l'être humain, en France comme ailleurs. A soixante-quinze ans (en principe l'âge de la retraite pour un évêque), Jacques Gaillot reste immergé au quotidien dans l'enfer des déshérités et continue de s'engager aux côtés des sans-abri, des sans-papiers, des peuples sans terre et des victimes d'une morale désuète. Ses entretiens avec Elizabeth Coquart et Philippe Huet sont comme une réponse à ce que lui avait lancé l'abbé Pierre : " Prenez des risques, prenez des coups, mais ne vous taisez pas ! "