Les clichés sur les roux et les rousses ont la vie dure depuis des siècles. V. André s'attaque avec pugnacité à l'idée reçue que les roux ne sont pas comme les autres. Elle la débusque dans les lieux les plus insolites, au détour d'un traité de médecine, d'une expression proverbiale, d'une peinture liturgique et surtout au coeur d'une littérature lourde de préjugés.

Un album de photographies qui interroge la place qu'accorde la société moderne aux roux et aux rousses et revient sur le statut de la rousseur dans l'histoire, la littérature et les arts. Electre 2015

Le thème de la rousseur, des personnes rousses et des préjugés à leur encontre est traité sous les angles de l'histoire de l'art et des représentations, de la sociologie et de la science. Des témoignages et de nombreuses photographies illustrent le propos. ©Electre 2018

Dans l'Antiquité, l'imaginaire collectif a associé la chevelure rousse à la sexualité et au mal. Du dieu Seth chez les égyptiens au traître Judas en passant par le diable lui-même et à ses suppôts terrestres, sorcières, et autres créatures malfaisantes, la rousseur symbolise l'impureté perfide, la sensualité lascive et enfin la connivence avec les puissances diaboliques.

Dans l'imaginaire collectif, les rousses ont un caractère… de feu! Après des siècles d'opprobre, des procès pour sorcellerie, les rares qui disposent du gène roux (soit 1,5% de la population mondiale) prennent leur revanche : tous, absolument tous les médias, pubs, séries, BD, les portent aux nues. Car désormais, les chevelures ardentes font rêver! Décryptage d'une couleur qui fascina et fascine encore… Les rousses et les fausses rousses ont marqué à jamais de leur empreinte l'art et l'histoire : de Diane de Poitiers à Mylène Farmer, en passant par les muses (artistes elles-mêmes) de Botticelli, Klimt… La rousseur serait-elle l'ingrédient assuré de la gloire?

Ses cheveux roux, Charlotte en avait fait un non-sujet. Pourtant, à la naissance de son fils, roux lui aussi, les allusions déplacées fusent. Ce qui n'était qu'un détail, la touche désormais. L'autrice se lance dans un voyage introspectif, questionne sa singularité, notre rapport à l'altérité et se réapproprie sa rousseur pour mieux en déposséder les autres. En toute subjectivité, bien sûr !

Qui sont-ils, ces hommes et ces femmes que la seule couleur des cheveux suffit à singulariser ? Les roux ont toujours été nimbés d'une sulfureuse ou fascinante réputation, suivant les époques et les cultures, la première alternant avec la seconde ou les deux cohabitant dans une contradiction plus ou moins heureuse.