Voyage au coeur d'un système original et fédérateur où l'exercice du pouvoir ne se résume pas à une affaire de majorité et d'opposition.

Le 1er juillet 2012, le pays des Mille Collines célébrera le cinquantenaire de son indépendance. Des années de douloureuse tourmente d'où sont nés le désir acharné de reconstruction et l'énergie créatrice qui le caractérisent aujourd'hui.

Le Rwanda fait figure de bon élève de l'Afrique en matière de développement économique, ce qui est exactement le but de son président Paul Kagame. Mais la rénovation de Kigali masque mal les séquelles de la guerre et du génocide, les inégalités sociales ou les questions plus politiques liées à la liberté d'expression et au rôle de l'opposition.

Deux auteurs relancent la polémique sur les massacres qui ont fait des centaines de milliers de morts au Rwanda il y a dix ans.

La difficulté à faire l'histoire contemporaine rwandaise n'est pas compréhensible si l'on ne saisit pas l'héritage pesant du discours généalogique dans ce pays depuis sa création et à travers l'histoire coloniale. L'histoire a un statut particulier dans la construction politique et identitaire du pays, qui se manifeste à chaque moment de tension au sein de la population. Mais la récurrence de conflits violents trouble la capacité de récit collectif et prive le pays d'un fil conducteur permettant de mettre son histoire en perspective.