Pionnier de l'Aéropostale, écrivain, Saint-Exupéry était également un acteur et un témoin privilégié de son époque. De la montée du fascisme dans les années 30 à l'apogée du stalinisme, en terminant par la seconde guerre mondiale et ses choix idéologiques, Saint-Ex se distinguait de ses contemporains en prônant un humanisme détaché des partis et des écoles. C'est cet aspect singulier de la vie de Saint-Exupéry, que François Gerber développe dans cet excellent ouvrage. On connaît bien l'écrivain et l'aviateur. Mais que sait-on du témoin engagé de son temps, grand reporter durant la guerre d'Espagne, enquêtant sur le stalinisme à Moscou dans les années trente ? Les valeurs qu'il prône à cette époque expriment une profonde considération pour la personne humaine, qui l'éloigne radicalement des théories marxistes ou fascistes. Homme d'action, il prend part au combat durant la seconde guerre mondiale, sans pour autant rallier les Gaullistes ou les Pétainistes. Fidèle à ses convictions (pour lui, seul un débarquement américain pouvait sauver la France et l'Europe), il rejoindra les Etats-Unis en 1941, avant de s'engager sous la bannière des Alliés en 1944. Combattant, par la plume et par les armes, le débat d'idées qu'il mène jusqu'au dernier jour, n'est interrompu que par sa mort, survenue en plein vol et en pleine guerre (en 1944), dans un Lightening américain. Ce livre, bien écrit et bien documenté, n'apprend rien de nouveau sur Saint-Exupéry, il offre un éclairage particulier sur la biographie de l'auteur de Pilote de guerre. Passionnant.--Flore de Lesquen

"Aîné de dix enfants, Lucien Guissard naît le 15 octobre 1919 dans une famille d'agriculteurs, à Mousny, sur l'Ourthe, près de La Roche-en-Ardenne. Il fait des études classiques à Bure, puis à Sart-les-Moines. Attiré par la vocation religieuse, il choisit les Assomptionnistes en 1937 et accomplit son cycle de philosophie et de théologie à Saint-Gérard. Ordonné prêtre en 1943, il poursuit sa formation : de 1945 à 1947, il est à Louvain dans la section des sciences politiques et sociales... Dès 1948, il est envoyé à Paris pour s'occuper de la revue Le Fichier bibliographique. Il met son séjour à profit pour s'inscrire comme élève libre à l'École des sciences politiques. Après un séjour à Rome, il s'installe définitivement dans la capitale française, où il devient rédacteur du quotidien catholique La Croix, en novembre 1950. La partie la plus importante de son activité journalistique commence. Il est bientôt chargé dans ce journal de la critique littéraire, jusqu'alors confiée à Luc Estang.. Son premier ouvrage paraît en 1960 : Catholicisme et progrès social, couronné par l'Académie française, a bénéficié de l'attention de Daniel-Rops. L'année suivante, dans Écrits en notre temps, il se penche sur l'apport de la pensée sociale de l'écrivain... in : http://www.arllfb.be/composition/membres/guissard.html (Site internet de L'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, consulté le 2009-06-10)