Le géant français du médicament licencie trois cents chercheurs et près d’un millier de salariés, malgré des bénéfices confortables. Une stratégie financière qui hypothèque l’industrie pharmaceutique hexagonale.

Accès aux soins, dépistage, formation... Le dirigeant livre la stratégie qui a permis au géant pharmaceutique de faire des pays émergents l'un de ses principaux leviers de croissance.

Mastodonte pharmaceutique, Sanofi est passé en quelques années du statut de champion tricolore à celui de multinationale obsédée par ses rendements financiers, incarnant toutes les outrances d'un capitalisme globalisé.

Il y un an, Emmanuel Macron déclarait la guerre au Covid. Aujourd'hui, la campagne de vaccination progresse toujours. Retour sur un enlisement européen, enquête sur la déroute de Sanofi et reportage sur la stratégie américaine. Sommaire. Vaccins. La drôle de guerre. Sanofi, l'histoire secrète d'une déroute. L'Amérique montre ses muscles.

Après treize ans à la tête de Sanofi, le président du groupe pharmaceutique passe la main et poursuit ses combats pour l'industrie française.

La relocalisation des processus de production et la réindustrialisation sont revenues au centre du débat politique français depuis la crise de Covid-19. Longtemps honnies, ces pratiques redeviennent attractives, alors que le pays s'est par exemple aperçu que 80 % des molécules pharmaceutiques dont il a besoin proviennent de l'étranger, ce qui peut poser de sérieux problèmes à l'heure où la logistique internationale s'emmêle. Mais l'action tricolore, bien que portée par de belles paroles, peine souvent à s'exprimer sur le terrain.

Maillon clé de la production de médicaments, l'ETI tricolore accumule les difficultés depuis sa sortie du giron de Sanofi.

Terminé la sécurité de l'emploi pour les chercheurs et les ingénieurs. Le géant pharmaceutique Sanofi les vise désormais via des plans de coupe réalisés à bas bruit. Ultime victime des restructurations : la recherche.

Depuis l’annonce, en octobre, de la cession du Doliprane à un fonds d’investissement américain, la pilule a du mal à passer. Les partis politiques de tout bord se sont émus de voir menacée cette icône du patrimoine industriel hexagonal à l’image de la 4L ou de la cafetière Moulinex. Rien ne prédestinait pourtant ce simple comprimé à devenir le médicament préféré des Français.