La pléiade offre un volume au Père du roman historique. L'occasion de redécouvrir une oeuvre trop longtemps oubliée.

On aurait tendance à oublier qu'il y a trois Walter Scott. Le premier est un poète, qui commence par recueillir l'héritage folklorique de son Ecosse natale, auquel il adjoint bientôt ses propres pastiches de ballades anciennes, avant d'écrire de longs poèmes romantiques qui assurent la gloire.

Juriste de formation, Walter Scott a inventé le roman historique et Dumas lui doit tout. Et "Ivanhoé", en Pléiade, n'a rien perdu de son charme.

La donna del lago, tout comme le poème de Walter Scott, offre un subtil mélange de violence et de tendresse, d'oppressions politiques et familiales, de nature hostile ou protectrice. Les nombreux tableaux qui enchaînent lac et forêt, caverne et lande, en les animant de personnages qui s'y fondent et s'y meuvent, sont l'archétype du paysage romantique, qu'il soit théâtral ou pictural. L'écriture vocale est ici d'une virtuosité extrême, et Rossini parvient à des trouvailles orchestrales nouvelles et audacieuses.

Sa capacité à donner à l'histoire nationale une portée universelle et sa langue, l'une des plus parlées en Europe, firent de Walter Scott l'auteur de best-sellers internationaux.