La marge de manoeuvre du président Kostunica risque d'être singulièrement étroite. Mais la société serbe dans son ensemble est également en cause.

Malgré la victoire aux législatives anticipées, les proeuropéens de la coalition constituée autour du président Boris Tadic doivent conclure des alliances pour pouvoir gouverner. Mais avec qui ?

Contre toute attente, c'est le nationaliste Nikolic qui a remporté la présidentielle serbe, un événement qualifié de ″séisme politique″ dans le pays. Le célèbre chroniqueur Teofil Pancic décrypte son ascension.

Le leader des socialistes, Ivica Dacic, est devenu le nouveau Premier ministre serbe, au prix d'une alliance avec les nationalistes. Le principal quotidien croate dresse le portrait de cet ancien porte-parole de Slobodan Milosevic.

L'Eglise, l'armée et l'influente Union des Ecrivains serbes, jusque-là soutiens inconditionnels du pouvoir, ont donné des signes de ralliement au mouvement démocratique...

A Belgrade, bien que les rues ne désemplissent pas, les dirigeants de l'opposition restent prudents. L'homme fort de la Serbie dispose en effet d'appuis solides et ne semble pas près de lâcher le pouvoir.

Atmosphère de fin de règne dans la capitale, mais aussi dans tout le pays, et jusque dans le fief du président, à Nis. Une issue violente aux manifestations, pour l'instant pacifiques, n'est plus à exclure, et les Occidentaux, soucieux de poursuivre le processus de paix en Bosnie, s'en inquiétent.

En rompant avec ses anciens alliés les dirigeants extrémistes des Serbes de Bosnie, le président serbe effectue un virage spectaculaire qui lui vaut à la fois la reconnaissance internationale et la garantie de rester le maître absolu à Belgrade.

On l'avait surnommé "le Kennedy serbe". C'était lui qui avait fait tomber Slobodan Milosevic. Le 12 mars 2003, il s'apprêtait à lancer une vague d'arrestations contre ses ennemis. Un tueur d'élite l'a abattu alors qu'il descendait de sa voiture.