Depuis l'élection de Ma Ying-jeou et le retour du Kuomintang aux commandes de l'Etat taïwanais en 2008, les relations entre les deux rives du détroit de Formose ont connu une certaine stabilisation. La cascade d'accords signés et la libéralisation rapide des échanges conduisent certains à penser que les relations Chine-Taïwan sont désormais sur les rails d'une « unification pacifique » inexorable. Mais c'est oublier que, derrière cette apparente détente, toutes les dynamiques au coeur des tensions sont toujours à l'oeuvre.

En se rencontrant à Singapour, les deux présidents Ma Ying-jeou et Xi Jinping changent la donne, écrit un journal taïwanais qui a toujours été favorable au rapprochement avec Pékin. Le tabou tombé, les relations ne peuvent que s'améliorer.

On les a longtemps appelés, avec condescendance, la "génération fraises". A l'image de ces fruits de luxe, la jeunesse taïwanaise était perçue comme élevée sous cloche. Mais, au printemps 2014, ces enfants gâtés ont surpris le pays en lançant une spectaculaire contestation, baptisée "mouvement des tournesols", contre un énième accord commercial avec Pékin que le gouvernement taïwanais entendait imposer à une société de plus en plus alarmée par la mainmise chinoise.

Première visite officielle depuis 1949 d'un ministre taïwanais en Chine populaire. Un pas vers l'institutionnalisation de leurs relations, veut croire cet éditorialiste à Taipei.

Le mouvement contre l'accord économique avec la Chine prend de l'ampleur. Il traduit le renversement d'un consensus au sein de l'opinion taïwanaise à propos des relations avec Pékin.

Pour ne pas être comme Hong Kong soumis au diktat de Pékin, les Taïwanais ont infligé une défaite cuisante au parti nationaliste au pouvoir aux dernières élections locales.

"The Assassin", le nouveau film du réalisateur taïwanais, sort le 9 mars 2016 en France. Une splendide incursion dans le film de sabre, qui pour certains critiques se lit comme une allégorie des relations entre Taipei et Pékin.