On affirme trop vite que les révoltes arabes font entrer des pays dans un âge moderne postreligieux. Car ce temps séculier qui est le nôtre est multiple et contradictoire. La croyance n'y disparaît d'ailleurs pas, même si son impact politique et social nest plus le même. Cest l'occasion de présenter la grande synthèse du philosophe canadien, pour mieux comprendre les fragilités de l'humanisme séculier.

L'histoire que raconte Charles Taylor dans ce pesant volume semble, depuis Max Weber, bien connue. C'est celle du désenchantement du monde, du retrait du divin et de la sécularisation. Mais Taylor entend faire de cette histoire l'enjeu d'une philosophie du religieux contemporain et proposer un véritable ré-enchantement.

Le moi a une histoire. En la retraçant, le philosophe canadien Charles Taylor montre que l'individualisme contemporain n'est pas un égoïsme mais possède une véritable force morale.

Confronter Taylor et Maritain, c'est explorer deux façons de s'interroger sur les rapports humains dans une société fondée sur la liberté personnelle...

Auteur d'un ouvrage essentiel - "Sources of the self" - qui n'est pas sans proximité avec "Soi-même comme un autre" de Paul Ricoeur, Charles Taylor est également l'un des principaux protagonistes du débat qui s'est organisé entre communautaristes et partisans d'une conception procédurale de la justice en Amérique du Nord.

L'individualisme moderne a été un formidable facteur d'émancipation. Il tend cependant à briser des liens qui unissent le sujet à autrui, sans lesquels on ne peut construire de véritable identité.