En dépit de la volonté toujours proclamée d'agir dans un cadre légal quant aux moyens et démocratique quant aux fins, plusieurs manquements au droit peuvent être repérés dans la façon dont l'administration Bush traite ses ennemis avérés ou présumés.

Les difficultés militaires sur le terrain et la controverse autour des armes de destruction massive auraient pu conduire les Etats-Unis à réduire leurs prétentions géopolitiques. Il n'en est rien ; on peut même affirmer que, à bien des égards, la guerre ne fait que commencer.

Guantanamo, Darfour, Chine, Russie, Moyen-Orient, Afrique... L'état des lieux annuel dressé par Amnesty International n'épargne personne, pas mêmes les démocraties.

Après le suicide de trois détenus, les appels à la fermeture du camp de détention américain se multiplient, y compris parmi les alliés occidentaux de Georges W. Bush.

Le vice-président préconise publiquement le recours à une technique de torture séculaire pour faire parler les "islamo-fascistes".

Un rapport du Comité international de la Croix-Rouge le confirme : à Guantanamo et ailleurs, Bush et ses acolytes ont infligé aux détenus islamistes des traitements cruels, inhumains, et dégradants. La nouvelle administration doit-elle tourner la page ? Bien sûr, mais pas avant de l'avoir lue !

Peut-on restreindre les libertés publiques et recourir à la torture pour protéger son pays ? Oui, répond sans hésiter l'ancien vice-président Dick Cheney. Non, affirme Barack Obama: ces méthodes n'ont fait que saper l'autorité morale de l'Amérique