Plus d'une décennie après l'indépendance du Timor-Oriental, les anciens auxiliaires timorais de l'armée indonésienne, réfugiés en Indonésie, vivent dans la misère.

En 1999, l'intervention des forces de l'ONU au Timor mettait un terme aux horreurs perpétuées par les troupes indonésiennes et les milices à la solde de Djakarta.

En détruisant méthodiquement les hôpitaux, les écoles, les villes et les villages est-timorais après en avoir chassé ou déporté les populations, les militaires indonésiens ont voulu démontrer qu'aucun Etat indépendant ne pourra y être crée.

Aucun doute possible, c'est bien l'armée indonésienne qui a méthodiquement organisé et exécuté le bain de sang des dernières semaines. Objectif : reconquérir la province et, en cas d'échec, obtenir la partition. Quoi que fasse l'ONU...

Parce que l'Indonésie constitue un enjeu financier, commercial et stratégique décisif sur l'échiquier de l'Asie, l'intervention internationale pour mettre fin au martyre des Timorais est trop tardive et reste soumise au bon vouloir d'une armée qui a organisée elle-même les massacres.

Des miliciens inspirés par les sinistres "forces spéciales" de Djakarta multiplient les violences dans le territoire appelé à se prononcer lundi sur son statut futur - autonomie ou indépendance.

Le dossier des massacres sur l'île timoraise annexée par Djakarta a empoisonné depuis plus de vingt ans les relations internationales de l'Indonésie. Aujourd'hui, la volonté d'indépendance des Timorais est plus forte que jamais.

Contrariant les prévisions les plus pessimistes, la transition démocratique au Timor-Oriental a été menée à son terme, avec la création d'un Etat, Timor Lorosa'e, le 20 mai 2002.

Vingt-quatre ans de lutte pour briser le joug indonésien et arracher enfin, en 1999, le droit à l'indépendance. Aujourd'hui, l'île, surnommée crocodile, a pris son destin en main.