Le 18 avril 2015, plus de 800 personnes ont cru en leur bonne étoile. Suffisamment pour embarquer vers une nouvelle vie à bord d'un vieux rafiot de pêche. Leur naufrage, au large des côtes libyennes, n'a laissé que 28 survivants. Cette tragédie, les autorités italiennes ont voulu la sortir de l'anonymat, en redonnant leur nom aux victimes pour que chacune retrouve sa place dans l'Histoire. Car derrière chaque chiffre se cachent les histoires singulières de femmes, d'hommes et d'enfants qui risquent la mort pour fuir la misère ou la guerre.

Des ONG complices des passeurs ? Les organisations qui opèrent en Méditerranée font l'objet d'une suspicion grandissante. Et indigne, réagit ce journal de centre gauche.

L'Italie, appuyée par l'UE, a scellé un accord avec les gardes-côtes libyens pour qu'ils bloquent les flux migratoires. Mais s'allier avec un Etat en lambeaux est une stratégie risquée.

Embarqués sur une bétaillère de la mer, ils jouent leur destin au poker en Méditerranée. En cette nuit du 18 avril 2015, ils n'ont ni visage ni identité. Ils sont les passagers d'un chalutier fantôme. En complément, des focus sur : l'Europe face à la "crise des migrants" ; la traversée la plus dangereuse au monde ; Frontex, l'agence des frontières ; le business des réfugiés ; ce mystérieux "King Jacob" ; bibliographie.