Gus Van Sant a filmé une nouvelle histoire d'ados et de mort : "Paranoid Park", qui complète sa trilogie arty. Scénariste, réalisateur et monteur de film, il fait le point sur la Gus Touch.

Comme Martin Scorsese avec ″Boardwalk Empire″, Gus Van Sant a répondu à l'appel de la série télé. La sienne s'appelle ″Boss″ et sonde le cerveau malade d'un maire corrompu.

Après avoir bouclé la boucle de sa trilogie Arty, Gus Van Sant revient avec un film mainstream sur la vie d'Harvey Milk, le premier homme politique ouvertement gay à avoir accédé à des fonctions officielles majeures aux Etats-Unis

Cinéaste éclectique, Gus van Sant oeuvre tantôt dans l'expression personnelle, tantôt dans le secteur commercial sécurisé, voire dans la gageure. Il peut aussi aborder l'improvisation tel un amateur éclairé. "Elephant", palme d'or et Prix de la mise en scène à Cannes, ouvre un nouveau registre : celui engendré par son précédent opus, le filmage libre, qui mêle l'art du documentariste non interventionniste "à la Frederick Wiseman" avec celui du réalisateur expérimental, pour rendre compte cliniquement d'un déplorable comportement.

Héritier de la contre-culture américaine, il a été une îcone du cinéma indépendant, cinéaste de studio inspiré, esthète radical.

Quand nous avons rencontré Gus Van Sant à Cannes, il était encore loin de se douter qu'il remporterait l'ultime récompense du festival, quelques jours plus tard. Beau parcours en tout cas pour ce cinéaste plutôt underground dans les années quatre-vingt.