Lire Judith Vanistendael n'est pas de tout repos ! Après avoir raconté sa romance avec un réfugié politique togolais sans papiers dans "La Jeune Fille et le Nègre" (Actes Sud BD- L'An 2), évoqué le cancer dans "David, les femmes et la mort" (Le Lombard), puis l'étrange vie d'un garde du corps au Pays basque en plein conflit entre ETA et gouvernement espagnol dans "Mikel" [(Le Lombard), voici l'histoire d'une femme chirurgien qui rentre chez elle après une mission en Syrie et se sent vite étrangère en son foyer...

Quand Judith Vanistendael confie qu'elle parle six langues, comme tous les membres de sa famille, elle ajoute que le langage est sans doute le seul domaine dans lequel elle se sent douée. On comprend alors vite que, pour elle, le dessin doit aussi être une langue à part entière. Son trait, une lettre : son tableau et ses cases - qu'elle étape de plus en plus, au fil des albums -, des poèmes. Depuis une quinzaine d'années, l'artiste belge insuffle un vent sensible dans sa bande dessinée. Un vent qui sonne comme le chant délicat de monologues intérieurs.