Entre Isère et Drôme, la réserve nationale des Hauts-Plateaux du Vercors déroulent dix-sept mille hectares de calcaires érodés, d'ondulations pastorales et de pinèdes irisant un gigantesque bastion cerné de falaises, en forme de trident pointé vers le sud. Elle est gérée avec une politique minimaliste d'aménagements et d'activités humaines : l'un des rares espaces français de nature quasi-wilderness, ou nature laissée "sauvage". Initiation.

Rudes, durs, escarpés, les hauts plateaux du Vercors n'ont jamais connu les routes, les maisons, les villages, le désordre des hommes. Sur cette table de neiges douces dressée pour le culte de la glisse, rien n'arrête les roucoulements du vent. C'est le chant des pistes qui grise les chiens de traîneaux.

C'est le bout du monde aux portes de la Provence. Un univers mystérieux, hanté de moutons et de chevaux. Un monde sauvage et rude, citadelle de calcaire perchée dans les nuages...

Né sur les contreforts du Vercors, David Wolozan en a d'abord exploré la géographie souterraine. Aujourd'hui, le spéléogue averti s'aventure en surface et arpente ce massif calcaire en quête de pépites de nature.

Un photojournaliste qui n'avait jamais songé à photographier le massif de son enfance s'est lentement laissé apprivoiser par lui. Et, empruntant ses ombres et ses lumières, s'est mis à le sculpter, lui restituant ses allures de géant.